Résistance et Déportation dans la vallée du Rabodeau
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Le maquis que l’Histoire avait oublié

Contexte général. Hégémonie nazie
Article mis en ligne le 30 janvier 2007
dernière modification le 26 septembre 2021

par Gerard

Dès le début de l’invasion, les raisons d’échapper à l’emprise de l’occupant ne manquent évidemment pas [1]. Et dès fin juin 40 se mettent à fonctionner les premières filières de passeurs et les premiers réseaux de renseignement

Le besoin de constituer ici une force militairement structurée ne se fait sentir que dans le courant de l’année 43


1943 est en effet un tournant de la guerre du fait de la conjonction d’évènements majeurs :

 Graves complications dans la conquête militaire allemande, non prévues. Principalement piétinement puis arrêt de l’avancée en Russie, et bientôt revers, comme en témoignent la capitulation de Stalingrad (2 février) puis l’opération "Bagration". Suivis par les échecs italiens, les reculs répétés de l’Africa Korps... Les pertes en hommes et matériels sont considérables, et croissent de jour en jour
 Capitulation de l’Italie (8 septembre)
 Perte définitive de l’espoir d’Hitler d’une paix séparée avec l’Angleterre
 Ampleur et détermination de l’intervention des Etats Unis : débarquement continu de troupes et matériels en Afrique du Nord à la suite de "l’opération Torch" (8 novembre 42). Reconquête du Mahgreb
 Débuts des bombardements massifs du territoire allemand sur les industries de production, les communications...
 Rationalisation du plan d’extermination/utilisation des Juifs
 Développement de la résistance dans les pays occupés
 Durcissement de la mise en application du STO en France (2ème loi, du 16 février 43) [2]
 Premiers gros effets négatifs de l’occupation de la "Zone libre (11 novembre 43)
 Systématisation de l’incorporation dans l’armée allemande des Alsaciens Mosellans, les « Malgré Nous »
 ...
 Affermissement consécutif du projet allié de "débarquement par l’Ouest" (qui sera le débarquement de Normandie)

Cependant que reste d’autant plus inébranlable la détermination Nazie de concrétiser son rêve du « Grand Reich National Socialiste » [3]. Qu’est martelée comme jamais la notion de supériorité du peuple allemand [4]. Et qu’ainsi se systématisent plus durement que jamais les moyens propres à les satisfaire :

 Main-mise de plus en plus totale sur les gouvernements des pays occupés
 Asservissement culturel des populations
 Confiscation des outils économiques
 Asservissement des ressources humaines
 Anéantissement des opposants au régime
 Destruction des populations non aryennes et improductives
 ...


Le contexte de revers imprévus oblige tout naturellement l’Allemagne à mobiliser tous ses potentiels, combler sans délai les vides, précipiter les processus programmés... mener une guerre totale [5]

 Accélération de l’organisation de l’« Ostraum » ou « Lebensraum » (espace vital) dans les territoires conquis à l’Est [6]. Elle se traduira par l’appropriation des terres, des biens et moyens de production, l’asservissement des populations, l’extermination des "terroristen", des "untermenschen", des "bouches inutiles". [7]. Le but est de réduire les pays slaves à un « élevage » de main d’oeuvre, un magasin de matières premières, une machine de production
 Verrouillage progressif par la SS de tous les leviers de commande : dévoiement de la Wehrmacht [8] et de l’Industrie, omniprésence des services de sécurité (la Sipo, le SD et sa nébuleuse dont la si célèbre Gestapo [9]
 Amplification de la répression à l’Ouest et traque systématique des opposants. Création officielle de la Milice en France le 30 janvier
 Industrialisation du processus utilisation/extermination des Juifs
 Développement à marche forcée de tout ce qui peut fabriquer, innover, nourrir, armer, détruire...
 Incorporations massives pour accroître les forces armées et combler les pertes croissantes au combat
 Recrutements massifs de main d’œuvre pour faire face à l’augmentation vertigineuse des besoins de production
 ...

On atteindra bientôt là les sommets de la démence. Et à lui seul, le système concentrationnaire Nazi broyera plus de 15 millions de civils et de prisonniers de guerre « untermenschen » [10]... Institutionnellement, méthodiquement, sans état d’âme !


Dans ce contexte général qu’en était-il du contexte France ?

Ici quelques éclairages sur le contexte "Vichy" et ses réalités d’une guerre franco-française. Nécessaire remue-méninges [11] :
 André Siegfried : Le Vichy de Pétain, le Vichy de Laval. Cliquer
 Paul Racine-Arnaud Benedetti : J’ai servi Pétain : Le dernier témoin. Cliquer
 Alain-Gérard Slama : Vichy était-il fasciste ?. Cliquer
 Henry Rousso : Vichy, le grand fossé. Cliquer
 Film documentaire "Quand l’extrême droite résistait, 1939-1945". Cliquer
 ...
 La collaboration en France. Panorama en 20 documents, collection Archives nationales. Cliquer