Le 30 janvier 2007, par Gerard,
Le camp du Struthof [1]
Seul camp de concentration installé en France, mais bien en Allemagne pour le "Grand Reich". Suite à la défaite de juin 1940 l’Alsace était ré-annexée "de fait" en province allemande
Multinationale industrielle employeur de forçats, centre d’expérimentations médicales de la Faculté de médecine de Strasbourg sur les cobayes humains... Mais d’abord machine à détruire les résistants, relayée par 70 camps annexes (Kommandos) répartis dans toute l’Europe [2]
5 commandants s’y sont succédés : Hans Hüttig (31 mars 41), Egon Zill (24 avril 42), Josef Kramer (4 octobre 42) [3] Fritz Hartjenstein (12 mai 44) [4], Heinrich Schwarz (18 février 45)
Son isolement au sommet d’un ballon des Vosges, l’extrême rigueur du climat, l’exceptionnelle inhumanité de son encadrement, le mettent dans le peloton de tête des records "d’efficacité" : 52 000 hommes passèrent ici ou allèrent directement dans ses kommandos [5], environ 22 000 n’en revinrent pas ! [6]
Ce camp est installé à deux pas d’ici, bien visible depuis les hauteurs. Tout le monde ici en connaissait le "métier"
Son évacuation commence le 2 septembre 44 [7] Il sera vide le 23 novembre quand le découvriront les troupes américaines. Restaient toutefois la plupart des archives, que la fuite précipitée n’avait pas permis de faire disparaître
Notons qu’il servit de refuge d’étape à la Milice dans sa fuite vers l’Allemagne entre le 2 et le 24 septembre 1944 [8]
Le pourquoi de ce camp. Ce qu’était un Camp de Concentration. Le "tous les jours" des Déportés... Ilustrations dans Notes ci dessous [9] [10] [11] [12] [13]
Sur ce lieu même a été inauguré le 3 novembre 2005 le Centre Européen du Résistant Déporté (CERD)
Un lieu "privilégié" de Mémoire, qui met le visiteur face à son livre d’histoire et devant les réalités de la nature humaine, jetés ici à la figure dans leur vérité toute nue [14]
Une équipe particulièrement qualifiée dirigée par Frédérique Neau-Dufour. Résolument motivée à redonner leurs vérités aux faits et à ceux qui les ont faits, à faire réfléchir au "pourquoi ça"... pour donner envie de ne pas toujours répéter "ça"
2 sites pour en savoir plus :
Sur Internet. Cliquer
Sur Facebook. Cliquer
[1] [Struthof-Natzweiler, son "curriculum vitae" :
Dossier particulièrement précis et renseigné sur site CERD Struthof. Cliquer
Un utile résumé panoramique de Robert Steegmann. Cliquer
[2] Struthof-Natzweiler, ses camps annexes :
Explications sur site CERD Struthof. Cliquer
Carte des camps annexes. Cliquer
[3] "Kramer, un nazi de la première heure". Un Mémo de Radio France à propos de celui qui fut un des Lagerführer du Struthof :
"... Je n’ai éprouvé aucune émotion en accomplissant ces actes car j’ai été élevé comme cela" (mots de Josef Kramer lors de la lecture de son acte d’accusation)
A l’issue de son procès au camp de Bergen-Belsen dont il avait fait également un enfer, il sera condamné à mort par les Anglais et pendu fin 1946. Le camp, dévasté par le typhus, était tombé dans un tel état d’insalubrité que les Britanniques n’eurent d’autre solution que d’y mettre le feu. Hasard ou coïncidence, le Struthof fut lui aussi ravagé par une épidémie de typhus provoquée par les médecins nazis à la recherche d’un prétendu vaccin.
Josef Kramer, né en 1906 à Munich, rejoint le NSDAP (Parti National-Socialiste) dès 1931. Un an plus tard, il est membre de la SS. Garde SS à Dachau en 1934 (Dachau fondé en 1933, est le premier camp de concentration allemand). Après un premier passage à Auschwitz, Kramer obtient le commandement du Natzweiler-Struthof puis en mai 44 celui de Auschwitz. A l’approche des soviétiques en novembre 44, Kramer reçoit l’ordre de rejoindre le camp de Bergen-Belsen. C’est là et au bout d’une corde que se terminera sa fulgurante carrière... "
(Source Radio France/Les cahiers de l’Histoire)
[4] L’équipe de direction du camp du Struthof de la fin de l’été 44 à l’évacuation définitive de fin novembre. Dans document PDF de bas de page (extrait de "Missing Parachutists", rapport major Barkworth 2ème SAS, 14 novembre 1945)
[5] "Zoom" sur 2 kommandos du Struthof-Natzweiler, au travers du livre Haslach Vaihingen. Un exceptionnel document, récent et abouti, résultat d’un travail exemplaire, sa présentation en résumé :
Sur le site des auteurs. Cliquer
Sur le site du CERD Struthof. Cliquer
[6] Le camp de Struthof-Natzweiler :
Article de Wikipedia. Cliquer
Les dossiers établis par Robert Steegmann. Ce qu’il y a de plus réfléchi, complet et précis sur ce camp et ses mécanismes : un aperçu au travers de son livre "Le Camp de Natzweiler-Struthof". Extraits dans Google Books. Cliquer
Le dossier dédié des Archives départementales du Bas Rhin, particulièrement documenté. Cliquer
[7] Récits de témoins de l’évacuation du camp souche du Struthof (l’« entreprise » Natzweiler-Struthof continuera toutefois de fonctionner jusqu’à la fin de la guerre !). Cliquer
[8] Rappelons que la nuit précédant l’arrivée des premiers Miliciens (nuit du 1er au 2 septembre 1944) eut lieu au block crématoire le dernier mais sans doute plus significatif massacre perpétré au camp : l’exécution "à la chaîne" de 141 résistants amenés du camp de Schirmeck (106 du réseau Alliance dont 15 femmes et 35 d’ici). Pour plus d’explications. Cliquer
[9] Le dossier Natzwiller-Struthof dans "Chemins de Mémoire", un site du gouvernement français. Cliquer
[10] L’exécution, 6 juillet 1944 au block crématoire, de 4 femmes du SOE. Explications :
Edenbridge’s website : The 4 Heroines of SOE murdered at Struthof and a quick story of this concentration camp. Click here
National Memorial Arboretum, carré Allied Special Forces : inauguration du Vera Atkins’ Memorial. Cliquer
Le procès du docteur Rohde, médecin chef du camp, et autres accusés de crimes contre l’humanité. Cliquer
[11] Un DVD de 52 mn : "Le Struthof". Voir sa présentation. Cliquer
[12] Reportages sur Le Struthof Natzweiler :
Le dossier spécial de Radio France Bleu Alsace Struthof, un camp nazi sur le sol français. Ce dossier, réalisé en 1995 par Olivier Vogel, n’est maintenant plus en ligne et il est nécessaire d’en acquérir le DVD. Cliquer pour en savoir plus (Ne pas manquer d’en écouter les 10 témoignages de rescapés. Remarquable). Merci aux hommes rescapés de cet enfer et à Olivier Vogel d’avoir permis ce témoignage
Une émission reportage de RFI diffusée le 26/01/2005. Explications et témoignages sur le "comment ça marchait". Cliquer
Témoignages plus récents (2013 -2015), parmi ceux ci :
Reportage audio de France Culture. Emission "La Fabrique de l’Histoire". Cliquer
Reportage audio de France Inter. Emission "La Marche de l’Histoire". Cliquer
Un montage vidéo de 2013. Cliquer
Témoignage vidéo de Pierre Rollinet ancien déporté du camp. Cliquer
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[13] Dossier Le KL Natzweiler et ses kommandos extérieurs par Robert Steegmann. Site de la FNDIRP "Le Patriote Résistant" de septembre 2004. Cliquer. (Nota : ce lien a "disparu" du site FNDIRP ( ???). Ce dossier est remplacé ici par le dossier Mémoire vivante-Natzweiler, publié sur le site de la FMD et remarquablement bien fait. Cliquer
[14] Un exceptionnel panorama du camp vu d’en haut : vidéo Vimeo Live Drone. Cliquer