Résistance et Déportation dans la vallée du Rabodeau
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Le maquis que l’Histoire avait oublié

La déportation du 24 septembre
Article mis en ligne le 10 octobre 2007
dernière modification le 8 février 2022

par Gerard

Cette opération centrée sur Moussey et le hameau du Harcholet englobe les villages du haut de la vallée voisins que sont Le Saulcy, La Petite Raon, Belval, Le Puid, Le Vermont...

Voici l’exemple de Moussey, le plus durement touché dans cette affaire, où c’est la 2ème, celle qu’on appelle ici la "grande" déportation :

Le village est discrètement [1] encerclé par la Wehrmacht dès l’aube [2]. Les hommes du Kommando Ernst, dont le détachement de Teufel était venu prendre ses quartiers le 20 septembre au château de Belval pour la circonstance, dirigent les opérations, appuyés de détachements d’autres Einsatz Kommandos tels que Wenger, venu s’installer à cet effet au même château de Belval les 24 et 25 septembre. Les unités de la Wehrmacht préparent le terrain en encerclant dès l’aube les villages puis vidant les maisons de tous leurs habitants qui ne sont pas à la 1ère messe. Hommes, femmes et enfants sont poussés vers le centre du village et retrouvent ceux qui sortent de l’église. Tout le monde finit parqué dans la cour de la "Crèche" où la "Gestapo" a installé son PC... Là les rejoint la cohorte des habitants du Harcholet

La même "opération" se déroulait en même temps dans les 6 autres villages de la haute vallée : Belval, La Petite Raon, Le Mont [3], Le Puid, Le Saulcy, Le Vermont (voir témoignages dans différents articles)

Grâce à l’attitude exemplaire de la population (personne n’a "parlé" !), au sang-froid du maire Jules Py, à l’interposition du curé Achille Gasmann et de son ami l’abbé Mollier, le village ne sera pas brûlé ni les femmes déportées... Mais les hommes valides seront conduits dans l’après-midi, à pied, vers le QG local du SD qu’est le château de Belval. Là seront aussi amenés les hommes des autres villages du haut de la vallée [4]

Le lendemain, après une nuit d’interrogatoires puis un nouveau tri, les hommes âgés de 17 à 50 ans, 144 de Moussey et 309 des villages environnants, sont conduits par le col du Hantz vers le camp de Schirmeck [5] où ils arrivent le 26. Toujours à pied sous la pluie battante, après une nuit passée entre les métiers de la filature désaffectée de Poutay [6]

Le plus grand nombre sera emmené vers Dachau pour commencer (arrivées à partir du 9 octobre). 317 hommes sur les 453 déportés du 24 septembre ne reviendront pas ! [7]


Vous trouverez des récits de témoins du 24 septembre :
 Dans les témoignages attachés à cette rubrique
 Dans rubrique Ecrits de rescapés : documents PDF des récits de Aimé Vigneron, Jean Vinot, Marcel André, Bernard Py, Louis Receveur... Cliquer



Denis Fondeur Le "Journal d’un traqué" 101.6 kio / PDF

Hans Dieter Ernst Courrier de Serge Klarsfeld au maire de Moussey 1.1 Mio / PDF